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Et l’anglais préférer une fausse lumière
Aux sublimes reflets de l’astre impérial ?

C’en est-il fait du beau sur cette terre sombre,
Et doit-il sous la nuit se perdre entièrement ?
Non, non, la nuit peut bien jeter au ciel son ombre,
Elle n’éteindra pas les feux du firmament.

Ô toi qui fus l’enfant de la grande nature,
Robuste nourrisson dans ses deux bras porté ;
Toi qui, mordant le bout de sa mamelle pure,
D’une lèvre puissante y bus la vérité ;

Tout ce que ta pensée a touché de son aile,
Tout ce que ton regard a fait naître ici-bas,
Tout ce qu’il a paré d’une forme nouvelle
Croîtra dans l’avenir sans crainte du trépas.

Shakspeare ! Vainement sous les voûtes suprêmes
Passe le vil troupeau des mortels inconstants,