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Et puis enfin, succombant au fardeau,
       Faible, épuisé, manquant d’haleine,
Avant le temps, sans jeunesse, au tombeau
       Il descend dévoré de haine.

Et tant de mal, pourquoi ? Pour rendre vain
       L’effort de cette pauvre France,
Qui, l’œil en feu, criait au genre humain :
       Le monde est libre, qu’il avance !

Pour arracher à ses baisers brûlants
       Le front de sa sœur l’Angleterre,
Qui cependant après quinze ou vingt ans,
       Remise à peine de la guerre,

Sans lutte ardente et sans nouveau combat
       Des antiques jours se détache,
Et d’un bras fort, dans l’arbre de l’état
       Plante elle-même un coup de hache.

Ô William Pitt, ô nocher souverain,
       Ô pilote à la forte tête !