Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée


« Ah ! Pour l’homme qui porte en sa veine un beau sang
Il n’est pas de torture et d’affront plus cuisant !
Oh ! Quels coups malheureux ! Oh ! Quelle horrible lame
Que celle qui s’en va percer l’âme de l’âme,
Le divin sentiment, ce principe éternel
Des élans du poëte et du cœur paternel !
Ô morsures du feu sur les membres livides !
Ô fouets retentissants des vieilles Euménides !
Supplices des païens, antiques châtiments,
Oh ! Qu’êtes-vous auprès de semblables tourments ?

« Et voilà cependant, voilà les rudes peines
Que m’ont fait endurer les colères humaines ;
Voilà les trous profonds que des couteaux sacrés
Ont fait pendant longtemps à mes flancs ulcérés ;
L’éternel ouragan, la bruyante tempête,
Qui jusqu’au lit de mort hurlèrent sur ma tête,
Et rendirent mon cœur plus noir et plus amer
Que le fenouil sauvage arraché par la mer,