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Et la mort, vieux hibou, vole autour de nos fronts.

Malheur à l’apprenti qui dans un jour d’ivresse
Pose un pied chancelant sur la pierre traîtresse !
Au plus creux de l’abîme il roule pour toujours !
Malheur au pauvre vieux dont la jambe est inerte !
Lorsque l’onde, en courroux de se voir découverte,
Envahit tout le gouffre, il périt sans secours !

Malheur à l’imprudent, malheur au téméraire
Qui descend sans avoir la lampe salutaire
Qu’un ami des humains fit pour le noir mineur !
Car le mauvais esprit qui dans l’ombre le guette,
La bleuâtre vapeur, sur lui soudain se jette,
Et l’étend sur le sol sans pouls et sans chaleur !

Malheur, malheur à tous ! Car même sans reproche
Lorsque chacun de nous fait sa tâche, une roche
Se détache souvent au bruit seul du marteau ;
Et plus d’un qui rêvait dans le fond de son âme