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Le Fouet

 
« Courbez, courbez les reins, tendez le dos, soldats,
Et vous, soldats-bourreaux, frappez à tour de bras ;
Frappez, n’épargnez point ces robustes épaules ;
Contre la discipline ils ont failli, les drôles. »
Et l’homme, enfant du ciel, image du Très-haut,
S’est, comme l’animal, courbé sans dire un mot ;
Et l’instrument cruel, armé de ses neuf queues,
S’élance, en perçant l’air, sur les épaules bleues,
Mord la peau frissonnante, et bientôt fait sortir
Un sang que l’honneur seul devait faire jaillir.

Ah ! Ne sais-tu donc point qu’aujourd’hui la nature,