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À la mort quand sur cette terre
La vie abonde à large flot ;
Quand le pavé comme une enclume
Jour et nuit étincelle, fume,
Et quand, armé d’un fort poitrail,
Le chef encor droit sur le buste,
Tu peux fournir un bras robuste
Et des reins puissants au travail !

— Travaille ! Est bien facile à dire,
Travaille ! Est le cri des heureux ;
Pour moi la vie est un martyre,
Un supplice trop douloureux.
Dans mon humble coin sans relâche,
Comme un autre j’ai fait ma tâche.
Et j’ai fabriqué, j’ai vendu,
J’ai brassé de la forte bière,
J’en ai lavé l’Europe entière,
Et le sort m’a toujours vaincu.