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Il meurt, et que la trompe a sonné la curée
          À toute la meute des chiens,
Toute la meute, alors, comme une vague immense
          Bondit ; alors chaque mâtin
Hurle en signe de joie, et prépare d’avance
          Ses larges crocs pour le festin ;
Et puis vient la cohue, et les abois féroces
          Roulent de vallons en vallons ;
Chiens courants et limiers, et dogues, et molosses,
          Tout se lance, et tout crie : allons !
Quand le sanglier tombe et roule sur l’arène,
          Allons ! Allons ! Les chiens sont rois !
Le cadavre est à nous ; payons-nous notre peine,
          Nos coups de dents et nos abois.
Allons ! Nous n’avons plus de valet qui nous fouaille
          Et qui se pende à notre cou :
Du sang chaud, de la chair, allons, faisons ripaille,
          Et gorgeons-nous tout notre soûl !
Et tous, comme ouvriers que l’on met à la tâche,
          Fouillent ces flancs à plein museau,