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C’est lui qui fait jaillir les hommes les plus beaux ;
Sous le fer et le soc, il rend outre mesure
Des moissons de bienfaits pour le mal qu’il endure :
On a beau le couvrir de fange et de fumier,
Il change en épis d’or tout élément grossier :
Il prête à qui l’embrasse une force immortelle,
De tout haut monument c’est la base éternelle,
C’est le genou de Dieu, c’est le divin appui,
Aussi, malheur ! Malheur à qui pèse sur lui !


Salvator.


Hélas ! Si tu savais le mal que la pensée
Fait au cœur, quand dehors elle n’est point poussée,
Tu crierais comme moi ; mais, homme simple et bon,
Tu ne peux concevoir quelle est ma passion,
La mortelle souffrance et le désespoir sombre
D’être enfant du soleil et de vivre dans l’ombre.
Oh ! Non, tu ne sais pas combien il est amer
De déployer son aile et n’avoir jamais d’air :