Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

Descendent par hasard ; et là, dans les débris,
Versent des pleurs amers et poussent de longs cris.

Ô vieille Rome ! ô Gœthe ! ô puissances du monde !
Ainsi donc votre empire a passé comme l’onde,
Comme un sable léger qui coule dans les doigts,
Comme un souffle dans l’air, comme un écho des bois.
Adieu, vastes débris ! Dans votre belle tombe
Dormez, dormez en paix ; voici le jour qui tombe.
Au faîte des toits plats, au front des chapiteaux,
L’ombre pend à grands plis comme de noirs manteaux ;
Le sol devient plus rouge et les arbres plus sombres ;
Derrière les grands arcs, à travers les décombres,
Le long des chemins creux, mes regards entraînés
Suivent des buffles noirs deux à deux enchaînés ;
Les superbes troupeaux, à la gorge pendante,
Reviennent à pas lent de la campagne ardente,
Et les pâtres velus, bruns, et la lance au poing,
Ramènent à cheval des chariots de foin ;
Puis passe un vieux prélat, ou quelque moine sale,