Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je ne puis m’empêcher, dans mon chant éploré,
À ce grand nom croulé d’unir ton nom sacré,
Tant ils ont tous les deux haut sonné dans l’espace,
Tant ils ont au soleil tous deux tenu de place,
Et dans les cœurs amis de la forme et des dieux
Imprimé pour toujours un sillon glorieux.
Hélas ! Long-temps du fond de ton sol froid et sombre,
Sur l’univers entier se pencha ta grande ombre.
Longtemps, sublime temple à tous les dieux ouvert,
On entendit tes murs chanter plus d’un concert,
Et l’on vit promener sur tes superbes dalles
Mille jeunes beautés aux formes idéales.
Longtemps tu fus le roi d’une noble cité
Que l’harmonie un jour bâtit à ton côté,
Et longtemps, quand le sort eut brisé ces portiques,
Qui rappelaient Athène et les grâces antiques,
Toi seul restant debout, ô splendide vieillard !
Comme atlas, tu portas le vaste ciel de l’art.
Enfin toujours brillant, toujours jonché d’hommage,
Il semblait ici-bas que tu n’avais pas d’âge,