Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/134

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et montre encor Phocas luisant de pourpre et d’or
Devant l’autel brisé de Jupiter Stator :
Oh ! Toutes, le front chauve et le pied dans les terres,
Pauvres enfants perdus, romaines solitaires,
Elles sont toutes là, dans ces champs désolés,
Comme après le carnage et sur des murs croulés
Des filles de vaincus qui pleurent sur leurs pères.
Toutes, dans le silence et sans plaintes amères,
Elles vont protestant de leurs fragments pieux
Contre la barbarie et tous les nouveaux dieux.
Pleure, pleure et gémis, beau temple de Faustine ;
Tes colonnes de marbre et ta frise latine,
Et ton fronton meurtri, fléchissent sous le poids
Du plus lourd des enfants qu’ait engendrés la croix :
Pleure ! Pleure et gémis, car l’indigne coupole
Toujours blesse tes flancs et ta divine épaule ;
Sur toi pèse toujours le dôme monacal,
Comme un barbare assis sur un noble cheval.
Et toi, divin Titus, roi des belles journées,
Qu’est devenu ton arc aux pierres inclinées ?