Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

Salut ! Noble Orcagna ! Que viens-tu m’étaler ?
— « Artiste, une peinture à faire reculer ;
Regarde, enfant, regarde !… il est de par le monde
Des êtres inondés de volupté profonde ;
Il est de beaux jardins plantés de lauriers verts,
Des grands murs d’orangers où mille oiseaux divers,
Des rossignols bruyants, des geais aux ailes bleues,
Des paons sur le gazon traînant leurs belles queues,
Des merles, des serins jaunes comme de l’or,
Chantent l’amour, et l’air plus enivrant encor.
Il est, sous les bosquets et les treilles poudreuses,
Des splendides festins et des noces heureuses ;
Il est des instruments aux concerts sans pareils,
Et bien des cœurs contents et bien des yeux vermeils.
À l’ave Maria, sous les portes latines,
On entend bien des luths et des voix argentines ;
On voit sur les balcons, derrière les cyprès,
Bien de beaux jeunes gens qui se parlent de près
Bien des couples rêveurs, qui, le soir à la brune,