Page:Barbey d’Aurevilly - Les Quarante Médaillons de l’Académie.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
M. VILLEMAIN

pour sa gloire, finissons-en sur ce vieux Prix d’honneur, et demandons-nous une bonne fois ce qu’il a fait pour qu’on le regarde encore à cette heure comme l’homme le plus spirituel de France et de l’Académie…

Ce qu’il a fait, le voici :

D’abord, un Éloge de Montaigne et un autre de Montesquieu, où l’esprit médiocre de l’Académie se retrouva assez pour se couronner. Ensuite, un Essai de critique dans lequel M. Villemain, ce critique sans criterium, parlait des lois du goût comme eût pu le faire le Batteux. C’était, au dix-neuvième siècle, inférieur, comme toute critique qui ne s’appuie pas sur une métaphysique robuste. Or, M. Villemain, ce nez à l’ouest, comme disait si drôlement Balzac, n’eut jamais de métaphysique… Avec ce nez, c’est impossible ! Ajoutez un Cours d’éloquence, qui eut du succès pour deux raisons : — la première, parce