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avons déjà traversé et retraversé le sujet qu’il traite et que nous sommes en possession de tout La Fontaine à propos de ses Fables, de tout cet homme qui est moins un homme qu’une nature, tant il est profond, varié et infini dans sa simplicité.

Assurément, quelle que soit la plume qui sera chargée d’écrire l’Introduction sur La Fontaine dans la belle édition de Lemerre, il lui sera bien difficile de lutter avec ce livre-là !

III

Je ne sais véritablement pas ce qu’on pourrait ajouter à ce travail de recherche intime et supérieure. Pour traiter un pareil sujet, après tout ce qui a été dit de La Fontaine, la première obligation était d’être neuf, et M. Taine l’a été. Il a analysé dans tous ses caractères, ses développements et ses nuances, ce génie ondoyant et divers… Il l’a analysé presque dans chacune de ses fables. Il a montré en La Fontaine le génie le plus gaulois, le plus étonnamment gaulois que l’esprit gaulois ait produit dans la langue et la littérature françaises. Si gaulois, en effet, La Fontaine, que quand l’influence grecque et latine, quia marqué