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CHARLES MONSELET

I

Je ne le connaissais pas encore, — mais ce livre-là me l’a fait connaître !… Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon, celui-là qu’on a peint en abbé du xvnie siècle, parce qu’il avait dans l’esprit comme dans le mènton la voluptueuse rondeur des abbés du xvme siècle. Je connaissais le Monselet de la gaieté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles ;

1. Poésies complètes.