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tout impossible ; et c’est contre les partis extrêmes qu’il élève son livre. Et quand je dis les partis extrêmes, entendez surtout le parti royaliste ! Il a bien mis, il est vrai, dans son titre : Royalistes et Républicains, ce qui semble faire un équilibre et ce qui n’est qu’un trompe-l’œil, mais c’est particulièrement dans le parti royaliste qu’il a contemplé les partis extrêmes ; c’est pour le parti royaliste qu’il a été d’une sévérité implacable et menaçante, glissant beaucoup plus sur les républicains, comme il convenait, du reste, à de petites entrailles parlementaires qui doivent se sentir des miséricordes de parenté pour tout ce qui touche à la révolution !

Mais qu’importe, d’ailleurs ! Qu’importe cet inconséquent manque de juste milieu, dans un homme de juste milieu faisant une justice historique ! Pour nous, c’est plus piquant comme cela… Et, de plus, la question est plus haute que de telles misères… Oui ! cela n’est pas douteux, oui ! cela est avéré, ce que vous dites. Oui ! cela est certain que, depuis que nous avons passé par des gouvernements d’Assemblées, le parti royaliste a, par l’inflexibilité de ses principes… ou de ses passions, fait échouer toutes les combinaisons, excepté celle des plus monstrueuses coalitions avec ses plus mortels ennemis contre le gouvernement parlementaire, ce château de cartes de la difficulté politique ! Sous le Directoire et jusqu’au 18 Brumaire, le parti royaliste fut, par royalisme, le plus grand obstacle qu’il