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II


Q uand la vanité est satisfaite et qu’elle le montre, elle devient de la fatuité. C’est le nom assez impertinent que les hypocrites de modestie, ― c’est-à-dire tout le monde, ― ont inventé par peur des sentiments vrais. Ainsi ce serait une erreur que de croire, comme on le croit peut-être, que la fatuité est exclusivement de la vanité montrée dans nos relations avec les femmes. Non, il y a des fats de tout genre : il y en a de naissance, de fortune, d’ambition, de science ; Tufière en est un, Turcaret un autre ; mais comme les femmes occupent beaucoup en France, on a surtout donné le nom de fatuité à la vanité de ceux qui leur plaisent et qui se croient irrésistibles. Seulement, cette fatuité, commune à tous les peuples chez qui la femme est quelque chose,