M. STÉPHANE MALLARMÉ
M. Stéphane Mallarmé est certainement de tout ce volume du Parnasse contemporain, le contemporain le plus surprenant, et pour les amateurs de haute-bouffonnerie, le plus inespéré. Original ? Non — pas plus que les autres ! mais dans la violence de l’imitation, transcendant ! Il a évidemment pour générateur M. Baudelaire, mais l’effréné Baudelaire n’est qu’une perruque d’Académie, correcte, peignée, ratissée, en comparaison de ce poulain sauvage, à tout crin, échevelé, emmêlé, dont la bouche
… Est fiévreuse d’ardeur et d’azur bleu vorace (sic) |
et, qui a positivement le tintouin de l’azur, car, par l’azur, ce Baudelaire ténébreux et enragé, plus ténébreux que l’autre noir Baudelaire, touche à M. Victor Hugo et s’en va criant dans les steppes vides de ses vers fous :
Je suis hanté. L’azur, l’azur, l’azur ! |