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nous y faisions. Les villages envahis étaient immédiatement fortifiés par nous, et nous les retournions contre l’ennemi. Le petit bourg d’Alcudia, dont nous nous emparâmes, fut notre garnison assez de temps. Un vaste couvent y fut transformé en caserne ; mais l’état-major se répartit dans les maisons du bourg, et le major Ydow eut celle de l’alcade. Or, comme cette maison était la plus spacieuse, le major Ydow y recevait quelquefois le soir le corps des officiers, car nous ne voyions plus que nous. Nous avions rompu avec les afrancesados, nous défiant d’eux, tant la haine pour les Français gagnait du terrain ! Dans ces réunions entre nous, quelquefois interrompues par les coups de feu de l’ennemi à nos avant-postes, la Rosalba nous faisait les honneurs de quelque punch, avec cet air incomparablement chaste que j’ai toujours pris pour une plaisanterie du Démon. Elle y choisissait ses victimes ; mais je ne regardais pas à mes successeurs. J’avais ôté mon âme de cette liaison, et, d’ailleurs, je ne traînais après moi, comme l’a dit je ne sais plus qui, la chaîne rompue d’aucune espérance trompée. Je n’avais ni dépit, ni jalousie, ni ressentiment. Je regardais vivre et agir cette femme, qui m’intéressait comme spectateur, et qui cachait les déportements du vice le plus impudent sous les déconcertements les plus