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d’examiner ses livres, sous le prétexte de lui demander s’ils étaient bien tenus. Frédéric avait été d’autant plus frappé de ce dernier souci, que lesdits livres annonçaient un comptable de premier ordre. En dépit de son aisance, de sa vie laborieuse et de sa dévotion, Clément avec sa figure ravagée, ses yeux hagards, ses manières ambiguës, n’avait inspiré au vieillard ni confiance ni sympathie. Celui-ci allait jusqu’à s’affliger, sans trop savoir pourquoi, il est vrai, des relations de Mme Thillard avec ce sinistre personnage.

« Pour ma part, continua Mme Thillard, je suis désolée de n’avoir pas su le fait plus tôt. Sans fausse fierté, j’eusse probablement refusé d’aller dans cette maison, et j’eusse sagement fait. Il faut bien vous le dire, si Mme Rosalie m’inspire de la compassion, j’ai à l’endroit de son mari des sentiments analogues à ceux de mon vieux Frédéric : il me cause une répugnance que je ne puis réussir à surmonter. »

Le lendemain même de ce jour, Destroy alla chez Clément, qui le reçut avec humeur.

« Es-tu fou ? s’écria-t-il. Comment ! tu vas t’amuser à catéchiser Rosalie ! A quoi penses-tu ? Qu’avais-tu besoin de lui dire qu’il y a un Dieu, une vie éternelle, des châtiments, et le reste ?

— J’ai répondu à ses questions, dit Max, voilà tout.

— Il fallait alors lui répondre, dit Clément avec