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confesseur… Mon ami, cette dernière preuve d’affection, je vous la demande à mains jointes, courez vite chercher un prêtre !… »

Épuisée, elle fit un effort suprême et ajouta :

« Clément ne rentrera pas d’ici à trois heures. Il ne saura rien, et je mourrai plus tranquille… »

Quoique Destroy fut ému jusqu’aux larmes, il balançait à écouter cette prière. Faute d’avoir encore été prié pour un service de ce genre, dans une situation analogue, le cas échéant ne l’avait jamais préoccupé. Très-empêché, pour ne point être versé dans les usages orthodoxes, il répugnait en outre à une conduite tortueuse, et, par dessus cela, était retenu par l’incertitude des conséquences que pourrait avoir sa trahison. Mais il avait moins de prudence que de sentiment ; tandis que l’une lui conseillait de ne pas s’immiscer dans des affaires aussi délicates, l’autre le pressait de répandre un peu de baume sur les blessures de cette pauvre femme et de rendre moins cruelles ses dernières heures. Le nom de l’abbé Ponceau, que prononça Rosalie, acheva de le décider : en tout état de choses, il ne pouvait être dangereux de se confier en cet excellent homme.

Max arriva tout essoufflé au domicile du prêtre. A sa demande de le voir, on lui répliqua qu’il était à la sacristie ; que, toutefois, c’était l’heure de son dîner ; qu’il rentrerait sûrement d’un moment à