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IAIS est de deux syllabes dans ni-ais et li-ais.


Est-il, je le demande, un plus triste souci
Que celui d’un ni-ais qui veut dire une chose
Et qui ne la dit pas, faute d’écrire en prose ?

Alfred de Musset. Après une lecture. Poésies nouvelles.


À chaque porte un camp, et, pardieu, j’oubliais !
Là-bas, six grosses tours en pierres de li-ais.

Victor Hugo. Aymerillot, La Légende des Siècles.


Il est d’une seule syllabe dans biais, biai-ser.


Il est certains esprits qu’il faut prendre de biais.

Regnard. Le Légataire universel. Acte II, Scène i.


IAU et IAUX sont dissyllabes dans mi-au-le, fa-bli-aux, pro-vin-ci-aux.


Et se levant dans l’herbe avec un bâillement,
Au travers de la nuit mi-au-le tristement,

Leconte de Lisle. Les Jungles. Poèmes et Poésies.


Ils sont monosyllabes dans a-lo-yau, jo-yau, no-yau :


Faux saphirs ! faux bijoux ! faux brillants ; faux jo-yaux !

Victor Hugo. Hernani, Acte III, Scène iv.


On pourrait dire que c’est presque toujours dans les mots simples que la syllabe iau forme diphthongue et dans les mots composés qu’elle se divise, et en général c’est ce qui a lieu pour les syllabes où se trouvent plusieurs voyelles consécutives ; mais, comme le prouve le mot mi-au-le