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LE PÊCHEUR.


Qui fuira mieux que moi, quand la rame fidèle
S’ajoute au sein enflé dont ma voile étincelle.
Voile légère au mât, blanche sous le rayon.
Et plus oblique au vent qu’une aile d’alcyon ?

Sainte-Beuve. Églogue Napolitaine.


Parlons de nos amours : la joie et la beauté
Sont mes dieux les plus chers, après la liberté.
Ébauchons, en trinquant, une joyeuse idylle.
Par les bois et les prés, les bergers de Virgile
Fêtaient la poésie à toute heure, en tout lieu ;
Ainsi chante au soleil la cigale dorée.
D’une voix plus modeste, au hasard inspirée.
Nous, comme le grillon, chantons au coin du feu.

Alfred de Musset. Idylle. </poem>

Pour ces deux genres de poëme, nul conseil à donner, sinon celui de bien lire Théocrite, dans le grec, s’il se peut, sinon dans la belle traduction de Leconte de Lisle [1], et de prendre, de l’arrangement divin de ses cadres, ce qui peut s’appliquer à la vie moderne.

L’Élégie. — Aujourd’hui, toute lyrique : Elle était pâle et pourtant rose. Petite avec de grands cheveux. Elle disait souvent : Je n’ose. Et ne disait jamais : Je veux.

  1. Hésiode - Hymnes Orphiques - Théocrite - Bion - Moskbos - Tyrtée - Odes Anacréontiques. Traduction nouvelle par Leconte de Lisle. (1869 : — Chez Alphonse Lemerre.)