Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

artistes : Béranger, Théophile Gautier, de Vigny, les Deschamps, Alfred de Musset, Sainte-Beuve, Baudelaire, Leconte de Lisle et les jeunes gens qui les suivirent. Elle est lyrique, et tout homme digne de porter aujourd’hui le nom de poëte est un poëte lyrique. Nous pourrons sans peine le prouver, le’ montrer, par de courts exemples, en passant rapidement en revue les genres autres que les poèmes traditionnels à forme fixe (Rondel, Ballade, Double-Ballade, Sonnet, Rondeau, Rondeau Redoublé, Triolet, Villanelle, Lai, Virelai, Chant Royal), c’est-à-dire l’Épopée, le Poëme proprement dit, la Tragédie, le Drame, la Comédie, l’Églogue, l’Idylle, l’Élégie, la Satire, l’Épître, la Fable, la Chanson, le Conte, l’Épigramme, le Madrigal.

J’omets à dessein le Poëme Didactique, si fort goûté par nos grands-pères, qui non-seulement n’existe plus, mais qui en réalité n’exista jamais. Car autant il est indispensable qu’Homère, avant l’invention de l’écriture[1], fixe et éternise dans son poëme les notions scientifiques de son temps, autant il est absurde, après l’invention de l’imprimerie, de traiter des sciences et des arts parvenus

  1. Voyez Giguet : Encyclopédie homérique (à la suite de sa traduction des Œuvres complètes d’Homère,) page 725. — Hachette, 1863.