Page:Banville - Les Parisiennes de Paris.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III
Où Médéric regrette ses chandeliers, ses poteries, mademoiselle Ninette, mademoiselle Louisa, et une femme du monde qui désire garder l’anonyme.


Médéric, qui pensait encore aux Trois Maupin de M. Scribe, s’écria soudain :

À propos, j’oubliais que M. de Bourjoly des Aubiers, mon futur beau-père, et mademoiselle Edwige de Bourjoly des Aubiers, ma future épouse, m’attendent ce soir, et que je dois signer chez eux mon contrat de mariage.

C’est cela, je me rappelle on ne peut mieux à présent. Je suis rentré chez moi cette après-dînée pour brûler la petite malle en cuir doré, cerclée de fer, qui contient les lettres et les gages d’amour de mes maîtresses ! Ô jours trop vite envolés !

Eh bien ! puisque tu m’aimes, ô salamandre, nymphe des feux et des flammes, déchire avec tes dents aiguës toutes ces choses de mes vingt ans : cheveux noirs, cheveux blonds comme le miel, et rubans feuille de rose ! Et cette guipure, et ce haillon de soie couleur du ciel, et ces frêles tablettes, et ce bijou d’argent ciselé par l’ongle des fées, ô salamandre !