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du roi que le vôtre ! " ah ! La Balue ! Mon ami, pour regretter de l’avoir écrite, cette lettre, tu auras à toi une nuit si longue, si noire et si profonde, que tu auras besoin d’un effort de mémoire pour te rappeler l’éclat du soleil et la clarté du jour !

LOYSE, qui ne peut entendre, mais que la colère du roi épouvante. à Simon Fourniez.

qu’a donc le roi ? Je ne l’ai jamais vu ainsi.

LE ROI, se levant.

mais que dis-je ? Il s’est enfui sans doute !

OLIVIER-LE-DAIM.

Pas si loin que je n’aie pu l’atteindre.

LE ROI, respirant.

l’imbécile ! Nous le tenons ! Merci, Olivier, tu es un bon serviteur, un fidèle ami. Je ne l’oublierai pas. (avec une fureur toujours croissante.) ah ! Mon courroux dormait, et on le réveille ! Donc, ce n’est pas fini, messieurs les mécontents, et il vous faut des exemples profitables : vous en aurez ! Vous vous imaginiez que la France n’est qu’un jardin fleurissant autour de vos donjons fermés ? Non pas, mes maîtres : la France est une forêt dont je suis le bûcheron, et j’abattrai toute branche qui me gênera, avec la corde, avec le glaive, avec la hache !

OLIVIER-LE-DAIM.

Sire, monseigneur de La Balue est un prince de l’église.

LE ROI.

Je le sais, sa vie est sacrée. Je ne toucherai pas à la vie de M De La Balue. (pâlissant de rage.) mais je lui ménage une retraite… partons !

SIMON FOURNIEZ, s’approchant du roi.

sire !

LE ROI, se retournant.

quoi ? Qu’est-ce ? Que me veux-tu ?

SIMON FOURNIEZ.

Le roi part sans me dire…