Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Là-haut ses prunelles savantes
Ont vu les gouffres radieux,
Les désastres, les épouvantes,
Les antres flamboyants des Dieux,

La voûte de soleils trouée ;
Et la blanche neige fleurit
Sa chevelure dénouée
Par les quatre vents de l’esprit.

Il sait tout. Il sait que la brume
De la Mort est faite de jour,
Et que le Verbe se résume
Tout entier dans le mot amour !

Trouvant la victoire morose,
Il se plaît, lui le triomphant,
À voir fleurir comme une rose
La bouche d’un petit enfant.