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XV

LES ROSES

 
Lorsque le ciel de saphir est en feu,
Lorsque l’Été de son haleine touche
La folle Nymphe amoureuse, et par jeu
Met un charbon rougissant sur sa bouche ;
Quand sa chaleur dédaigneuse et farouche
Fait tressaillir le myrte et le cyprès,
On sent brûler sous ses magiques traits
Des fronts blêmis et des lèvres décloses
Et le riant feuillage des forêts,
Et vous aussi, cœurs enflammés des Roses !