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Captive dans la tour d’airain,
Comme une perle en son écrin,
Mille eunuques hideux la gardent
Et la regardent.
Pour aller jusqu’à sa prison
Qu’on voit au bout de l’horizon,
Il faut franchir des monts, des cimes
Et des abîmes ;
Roi, pour gravir jusqu’à son cœur,
Il faudra terrasser, vainqueur,
Des hydres, des géants colosses,
De noirs molosses ;
Mais elle tend ses blanches mains
Vers toi, qui viens par ses chemins
Et dont l’armure d’or flamboie
Ivre de joie ;
Et toi, Désir âpre et vivant,
Tu ne peux t’arrêter avant
D’avoir sur sa lèvre farouche
Posé ta bouche !
Janvier 1842.