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Et ta joue heureuse, où nul pli
N’a creusé de sillon pâli,
Peut encore à la Piéride
         S’offrir sans ride.

Tel celui qu’on divinisa,
Lyaeus, partait de Nysa,
Enfant encor, jeune et superbe,
         La joue imberbe,

Pour dompter l’Inde au ciel de feu,
Qui respire le lotus bleu
Et qui prend les poses subtiles
         De ses reptiles ;

Et qui près des flots radieux
Caresse et nourrit mille Dieux,
Parmi ses fleurs où l’écarlate
         Partout éclate !

Mais toi, Maître aux vœux absolus,
Tu poursuis une amante plus
Charmante qu’elle, une martyre
         Qui nous attire ;

C’est la vierge à l’œil irrité,
L’inéluctable Vérité
Qui montre sa blancheur d’étoile
         Nue et sans voile.