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Nature, où sont tes Dieux ? Ô prophétique aïeule,
Ô chair mystérieuse où tout est contenu,
Qui pendant si longtemps as vécu de toi seule
Et qui sembles mourir, parle, qu’est devenu
Cet âge de vertu que chaque jour efface,
Où le sourire humain rayonnait sur ta face ?
Où s’est enfui le chœur de tes Olympiens ?
Ô Nature à présent désespérée et vide,
Jadis l’affreux désert des Éthiopiens
Sous le midi sauvage ou sous la nuit livide
Fut moins appesanti, moins formidable, et moins
Fait pour ce désespoir qui n’a pas de témoins,