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Tu as loué Leïla en rimes qui, par leur enchaînement, donnent l’idée d’une étoffe rayée d’Yémen.
Traduction d’un poème arabe, Notes des Orientales.








Il semble qu’aux sultans Dieu même
Pour femmes donne ses houris.
Mais, pour moi, la vierge qui m’aime,
La vierge dont je suis épris, ―

Les sultanes troublent le monde
Pour accomplir un de leurs vœux. ―
La vierge qui m’aime est plus blonde
Que les sables sous les flots bleus.

Le duvet où leur front sommeille
Au poids de l’or s’amoncela. ―
Rose, une rose est moins vermeille
Que la bouche de Leïla.