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Tous ceux qui sans repos se tordent embrasés
Par la cruelle soif de l’amante idéale,
Et qui s’en vont au ciel, meurtris par les baisers,

Depuis Phryné, pareille à l’aube orientale,
Depuis cette lionne en quête d’un chasseur
Qui but sa perle au fond de la coupe fatale,

Jusqu’à toi, Prométhée, auguste ravisseur !
Jusqu’à don Juan qui cherche un lys dans les tempêtes !
Jusqu’à toi, jusqu’à toi, grande Sappho, ma sœur !

J’ai voulu, pour le jour des éternelles fêtes
Réparer, fils pieux de leur gloire jaloux,
Le myrte et les lauriers qui couronnent leurs têtes.

J’ai lavé de mes mains leurs pieds poudreux. Et vous,
Plus belles que le chœur des jeunes Atlantides,
Alors qu’ils vous verront d’un œil terrible et doux,

Saluez ces martyrs, ô mes Cariatides !


Juillet 1842.