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Patientez encor pour une autre folie.
Les temps sont si mauvais, que pour son pauvre amant
La Muse n’a gardé que sa mélancolie.
Donc naguères vivaient, sous l’azur d’Italie,
Deux frères de Toscane au langage charmant,
Qui n’avaient qu’eux au monde et s’aimaient saintement.

Deux lutteurs aguerris, formidables athlètes
Jetés dans le champ clos de la société,
Deux nobles parias, en un mot deux poètes,
Fouillant dans la nature avec avidité.
Mêlant tout, leurs douleurs stériles et leurs fêtes,
Ils se cachaient ainsi, l’un sous l’autre abrité.