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Nous avons de notre main
Promis sur le divin cierge
Son mois de mai pour demain
À notre dame la Vierge !

Hélas ! jamais tout n’ira
Comme à la saison dernière,
Bien sûr on nous punira
De l’école buissonnière.

Pour ce Mai qu’on nous promet
Ils versent des pleurs de rage,
Et vite chacun se met
À commencer son ouvrage.

Penchés sur les arbrisseaux,
Les uns, au milieu des prées,
Avec de petits pinceaux
Peignent les fleurs diaprées,

Et, de face ou de profil,
Après les branches ouvertes
Attachent avec un fil
De petites feuilles vertes.

Les autres au papillon
Mettent l’azur de ses ailes,
Qu’ils prennent sur un rayon
Peint des couleurs les plus belles.