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X

         Je bois à toi, jeune Reine !
         Endormeuse souveraine,
         Oublieuse des soucis !
         Car c’est pour bercer ma joie
         Que ton caprice déploie
         Les lits de pourpre et de soie,
         Charmeresse aux noirs sourcils !

         Ta folle toison hardie
         Brille comme l’incendie.
         Hôtesse du flot amer,
         Ta gorge aiguë étincelle
         Dans un rayon qui ruisselle ;
         Tu gardes sous ton aisselle
         Tous les parfums de la mer.

         Ta chevelure est vivante.
         Elle frappe d’épouvante
         Le lion et le vautour :