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Et, plus lourd qu’un archer du temps de Louis onze,
Celui qui descendit d’un piédestal de bronze.

À ce festin royal, couronnés de lotus,
Buvaient tous les don Juans et toutes les Vénus :

La Vénus Aphrodite ou l’Anadyomène,
Caressant les cheveux d’un triton qui la mène ;

Vénus Hélicopis au regard doux et prompt,
Vénus Basiléia, le diadème au front ;

Cypris, Vénus Praxis, et Vénus Coliade,
Guerrière dont la danse est toute une Iliade ;

Puis Vénus Barbata, puis Vénus Argynnis,
Qui tient dans une main les flèches de son fils ;

Vénus Victrix sans bras, Astarté, ce prodige,
Et Vénus Mélanide, et Vénus Callipyge ;

Et celles dont Paphos a connu les douceurs,
Et les Vénus avec des carquois de chasseurs ;

Et Vénus Pandémie et Vénus de Cythère,
Courant d’un pas rapide et sans toucher la terre ;

Celle de Titien, allongeant sur son lit
Son corps d’ambre, et ses bras que le temps embellit ;