Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AVANT-PROPOS


De tous les livres que j’ai écrits, celui-ci est le seul pour lequel je n’aie pas à demander l’indulgence, car j’ai eu le bonheur de l’achever de ma seizième à ma dix-huitième année, c’est-à-dire à cet âge divinement inconscient où nous subissons vraiment l’ivresse de la Muse, et où le poëte produit des odes comme le rosier des roses. Je crois le rendre aujourd’hui au public tel que je le lui ai donné jadis. Cependant, j’ai corrigé des fautes trop évidentes, çà et là récrit une page mal venue, et même remplacé certaines pièces entièrement démodées par d’autres composées à la même époque, car dans mes vers de ce temps-là je n’avais qu’à prendre et à choisir.