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IV

Ô mon âme, ma voix pensive,
Ô mon trésor échevelé,
Mon myosotis de la rive,
Mon astre, mon rêve étoilé !

Mon amour, ma blanche sirène,
Calice d’argent où je bois,
Ô ma jeune esclave, ô ma reine,
Mon poème à la douce voix !

Pourquoi, mon bel ange sans aile,
Folle enfant qui me caressez,
Pourquoi donc êtes-vous si belle
Avec vos longs cheveux tressés ?

Oh ! quand dans nos lointaines courses,
Sous l’abri des feuillages verts
Nous allons cueillir près des sources
Des pâquerettes et des vers,