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Et tout ce qui vous fête
         Comme une sœur.
Mais je suis un poète
         Plein de douceur,

Qui ne sait que bruire
         À tous les bruits,
Faire vibrer sa lyre
         Au vent des nuits,

Ou, quand le jour se lève
         Tout azuré,
S’envoler dans un rêve
         Démesuré.

Donc, je vous ai servie,
         Heureux encor
De vous donner ma vie,
         Cette fleur d’or

Que tourmente et caresse
         Dans un rayon
La frivole déesse
         Illusion ;

Mon esprit, qui s’enivre
         De vos clartés,
Et qui ne veut plus vivre
         Quand vous partez ;