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Si j’étais la pervenche
         Ou les roseaux,
Ou le lac, ou la branche
         Pleine d’oiseaux,

Ou l’étoile qui marche
         Dans un ciel pur,
Ou le vieux pont d’une arche
         Au profil dur ;

Si j’étais la voix pleine,
         La voix des cors,
Qui fait bondir la plaine
         À ses accords,

Ou la Nymphe du saule
         Au sein nerveux
Qui met sur son épaule
         Ses longs cheveux ;

À vous, ô charmeresse
         Pleine d’attraits,
Élise, à vous, sans cesse
         Je donnerais

Ma voix, ma fleur, mon ombre
         Douce à chacun,
Mes chants, mes bruits sans nombre
         Et mon parfum,