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ACTE DEUXIÈME


Au lever du rideau, la scène est vide. Orétès et Cydias entrent en causant.



Scène première


ORÉTÈS, CYDIAS.
Cydias, très joyeux.

Oui, compagnon, tandis que le lion rêvant
Secoue avec orgueil sa chevelure au vent,
Nous sommes les chasseurs, et nous tendons nos toiles.
Fils, nous pourrons lever nos fronts jusqu’aux étoiles,
Car le Perse n’est pas généreux à demi.

Orétès, serrant avec ravissement les mains de Cydias.

Cher Cydias ! — Quant au bossu, notre ennemi,
Nous le tenons.

Cydias

Nous le tenons. Ah ! C’en est fait d’Ésope ?

Orétès

Nous le tenons. Ah ! C’en est fait d’Ésope ? Il sombre
Nos esclaves hier ont pu le voir dans l’ombre
Maniant les tas d’or, joyeux et plein d’effroi.

Cydias

Cet Ésope volait effrontément le Roi.