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percale et le reste à l’avenant. Une fois ou deux, Cadenet vit Cérizet habillé comme peuvent l’être les élégants, il cachait donc dans le dernier tiroir de sa commode, un déguisement complet avec lequel il pouvait aller à l’Opéra, voire dans le monde, et ne pas être reconnu, car sans la voix, Cadenet lui eût demandé :

— Qu’y a-t-il pour votre service ?

Ce qui plaisait le plus en cet homme à ses pratiques, était sa jovialité, ses reparties, il parlait leur langage. Cadenet, ses deux garçons et Cérizet, vivant au sein des plus affreuses misères, conservaient le calme du croquemort avec les héritiers, de vieux sergents de la garde au milieu des morts, ils ne gémissaient pas plus en écoutant les cris de la faim, du désespoir que les chirurgiens gémissent en entendant leurs patients dans les hôpitaux, et ils disaient, comme les soldats et les aides, ces paroles insignifiantes :

— Ayez de la patience, un peu de courage, à quoi sert de se désoler, quand vous vous tuerez, après ?… On se fait à tout ; un peu de raison, etc.

Quoique Cérizet eût la précaution de cacher