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de plomb, armée de barreaux formidables. Au-dessus de la porte se balançait un affreux réverbère sur lequel on lisait : Hôtel garni. Les murs étaient sillonnés de croix en fer qui attestaient le peu de solidité de l’immeuble appartenant d’ailleurs au marchand de vin ; il en habitait la moitié du rez-de-chaussée et l’entresol. Madame veuve Poiret (née Michonneau) tenait l’hôtel garni, qui se composait du premier, du second et du troisième étage, et où logeaient les plus malheureux étudiants. Cérizet y occupait une pièce au rez-de-chaussée et une pièce à l’entresol, où il montait par un escalier intérieur, éclairé sur une horrible cour dallée, d’où il s’élevait des odeurs méphitiques. Cérizet donnait quarante francs par mois, pour dîner et déjeuner, à la veuve Poiret ; il s’était ainsi concilié l’hôtesse en s’en faisant son pensionnaire, et le marchand de vin en lui procurant une vente énorme, un débit de liqueurs, des bénéfices réalisés avant le lever du soleil. Le comptoir du sieur Cadenet s’ouvrait avant celui de Cérizet qui commençait ses opérations le mardi,