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chose à chacun. Ecoutez, mère Cardinal, j’épouse votre fille, donnez-lui l’or de votre oncle en dot, et je vous laisserai la rente et la maison… en usufruit.

— Nous ne courrons aucun risque ?…

— Aucun.

— C’est fait ! dit madame veuve Cardinal, quelle belle vie ca me fera six mille francs de rentes.

— Et un gendre comme moi, donc, s’écria Cérizet.

— Je serai donc Bourgeoise de Paris !… dit la Cardinal.

— Maintenant, reprit Cérizet après une pause pendant laquelle le gendre et la belle-mère s’embrassèrent, je dois aller étudier le terrain. Ne quittez plus la place et vous annoncerez aux portiers que vous attendez un médecin, le médecin, ce sera moi, n’ayez pas l’air de me connaître.

— Es-tu fûté, gros drôle ! dit la mère Cardinal en donnant une tape au ventre de Cérizet en façon d’adieu.

Une heure après, Cérizet, vêtu tout en noir, déguisé par une perruque rousse et par une physionomie artistement dessinée, arriva rue