Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 2, 1855.djvu/121

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Votre prêtraille vous tourne la tête, s’écria le mathématicien impatienté.

— Monsieur Phellion, dit Céleste en l’interrompant vivement, assez sur ce sujet.

Ce fut sur ce mot que Théodose jugea nécessaire d’entrer, et trouva Céleste pâle et le jeune professeur inquiet comme un amant qui vient d’irriter sa maîtresse.

— 272 --

— J’ai entendu le mot assez ?… Il y avait donc trop ?… reprit-il en regardant tour à tour Céleste et Félix.

— Nous parlions religion… répondit Félix, et je disais à mademoiselle combien l’influence religieuse était funeste au sein des ménages…

— Il ne s’agissait pas de cela, monsieur, dit aigrement Céleste ; mais de savoir si le mari et la femme peuvent ne faire qu’un seul cœur quand l’un est athée et l’autre catholique.

— Est-ce qu’il y a des athées ?… s’écria Théodose en donnant les marques d’une profonde stupéfaction. Est-ce qu’une catholique peut épouser un protestant ? Mais il n’y a de salut possible pour deux époux qu’en ayant une conformité parfaite en fait d’opinions religieuses !…