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repentir de ses fautes, était d’une piété solide ;

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elle appartenait au vrai troupeau des fidèles, et chez elle le catholicisme absolu, tempéré par la mysticité qui plaît tant aux jeunes âmes, était une poésie intime, une vie dans la vie. Les jeunes filles partent de là pour devenir des femmes excessivement légères ou des saintes. Mais, pendant cette belle période de leur jeunesse, elles ont dans le cœur un peu d’absolutisme ; dans leurs idées, elles ont toujours devant les yeux l’image de la perfection, et tout doit être céleste, angélique ou divin pour elles. En dehors de leur idéal, rien n’existe, tout est boue et souillure. Cette idée fait alors rejeter beaucoup de diamants à paille, par des filles qui, femmes, adorent des strass. Or, Céleste avait reconnu non pas l’irréligion, mais l’indifférence de Félix en matière de religion. Comme la plupart des géomètres, des chimistes, des mathématiciens, et des grands naturalistes, il avait soumis la religion au raisonnement : il y reconnaissait un problème insoluble comme la quadrature du cercle. Déiste in petto, il restait dans la religion de la majorité des Français, sans y attacher