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elle était innocente. Oh ! j’ai tout deviné. Un seul instant elle a faibli ; mais un regard rapide jeté sur Jules, un feu subit remplaçant la pâleur qui couvrait son visage, nous a fait deviner qu’elle le sauvait ; malgré le danger dont on la menaçait, une fois encore, à la face de tous, elle a renouvelé son aveu, et elle est retombée en pleurant dans les bras de sa mère.

BINET.

Oh ! bon cœur, va !

DUPRÉ.

Mais je vous laisse ; l’audience doit être reprise pour le résumé du président.

ROUSSEAU.

Partons !

DUPRÉ.

Un moment ! pensez à Paméla, cette jeune fille qui vient de compromettre son honneur pour vous ! pour lui !

BINET.

Quant à moi, je ne demande rien… Ah ! Dieu ! mais enfin, on m’a promis quelque chose.

MADAME DU BROCARD et MADAME ROUSSEAU.

Ah ! rien ne peut nous acquitter.

DUPRÉ.

Très-bien ! venez, Messieurs, venez !


Scène II.

Les mêmes, excepté DUPRÉ et ROUSSEAU.
MADAME DU BROCARD, retenant Binet qui va sortir.

Écoute !

BINET.

Plaît-il ?

MADAME DU BROCARD.

Tu vois l’anxiété dans laquelle nous sommes ; à la moindre circonstance favorable, ne manque pas de nous en instruire.

MADAME ROUSSEAU.

Oui, tenez-nous au courant de tout.

BINET.

Soyez tranquille… Mais, voyez-vous, je n’aurai pas besoin de sortir pour ça, parce que je tiens à tout voir, à tout entendre ; seu-