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Scène XV.

Les mêmes, FAUSTINE, DON FRÉGOSE, PAQUITA.
FAUSTINE, au balcon.

Que se passe-t-il donc, Monseigneur, entre ce jeune homme et votre secrétaire ? descendons.

QUINOLA, à Monipodio.

Ne trouves-tu pas que mon homme a surtout le talent d’attirer la foudre sur sa tête ?

MONIPODIO.

Il la porte si haut !

SARPI, à don Frégose.

Monseigneur, il arrive en Catalogne un homme comblé, dans l’avenir, des faveurs du roi, notre maître, et que Votre Excellence, selon mon humble avis, doit accueillir comme il le mérite.

DON FRÉGOSE, à Fontanarès.

De quelle maison êtes-vous ?

FONTANARÈS, à part.

Combien de sourires semblables n’ai-je pas déjà dévorés. (Haut.) Excellence, le roi ne me l’a pas demandé. Voici d’ailleurs sa lettre et celle de ses ministres…

(Il remet un paquet.)
FAUSTINE, à Paquita.

Cet homme a l’air d’un roi.

PAQUITA.

D’un roi qui fera des conquêtes.

FAUSTINE, reconnaissant Monipodio.

Monipodio ! sais-tu quel est cet homme ?

MONIPODIO.

Un homme qui va, dit-on, bouleverser le monde.

FAUSTINE.

Ah ! voilà donc ce fameux inventeur dont on m’a tant parlé.

MONIPODIO.

Et voici son valet.

DON FRÉGOSE.

Tenez, Sarpi, voici la lettre du ministre, je garde celle du roi. (À Fontanarès.) Eh bien ! mon garçon, la lettre du roi me semble positive. Vous entreprenez de réaliser l’impossible ! Quelque grand que vous vous fassiez, peut-être devriez-vous, dans cette affaire,