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armée, à la suite des batailles, quand la méchanceté de tant de caractères méchans peut se déployer impunément !… reprit une dame.

— Oh ! dit un officier qui n’avait pas encore parlé de la soirée, les scènes de la vie militaire pourraient fournir des milliers de drames. Pour ma part, je connais cent aventures plus curieuses les unes que les autres ; mais en m’en tenant à ce qui m’est personnel, voici ce qui m’est arrivé…

Il se leva, se mit devant nous, au milieu de la cheminée, et commença ainsi :

— C’était vers la fin d’octobre ; mais non, ma foi, c’était bien dans les premiers jours de novembre 1809, je fus détaché d’un corps d’armée qui revenait en France, pour aller dans les gorges du Tyrol bavarois. En ce moment nous avions à soumettre, pour le compte du roi de Bavière, notre allié, cette partie de ses états que l’Autriche avait réussi à révolutionner. Le général Chatler s’avançait même avec un ou deux r